Remplacement du cylindre de sortie d’embrayage

Le symptôme tant redouté : un affaissement subit dans la poignée d’embrayage. Le débrayage devient difficile, il ne se fait plus que sur les deux derniers millimètres de course du levier. Comme si le « câble d’embrayage » s’était détendu, mais ici l’embrayage est hydraulique !

Le coupable est le cylindre de sortie d’embrayage, lui qui transmet la pression du levier au disque d’embrayage. Il est exposé aux éléments humides et rouille avec le temps (la moto a passé ses 10 ans d’âge). Une fois rouillé il ne tourne plus comme il devrait et c’est le grippage assuré.

La question n’est pas de savoir si ça grippe, mais quand ? Réponse : maintenant !

Pour faciliter les travaux j’ai fait l’acquisition d’un petit chariot hydraulique.
Ca aide énormément quand il s’agit de lever les deux roues de la moto pour l’amener à une hauteur de travail un peu plus confortable.

Premier constat : la pièce à remplacer est inaccessible sans démontages majeurs.
Elle est en sortie de boîte, derrière l’amortisseur. Rien que pour la voir il faut des yeux de caméléon !

Ceci est la pièce de remplacement.
On voit les bouchons jaunes des connexions pour les durites hydrauliques et le roulement qui accueille la tige faisant appui sur le disque pour le débrayer.

Ici on a une meilleure vue de l’inaccessibilité de cette pièce à remplacer !
J’ai déjà déposé la roue arrière, mais cela ne suffira pas.

En effet ! Il y a plein de parties de la suspension avant d’arriver sur la pièce défectueuse.

Inutile de préciser que les outils classiques sont inadéquats. Il y a trois vis à détacher et aucune n’est accessible telle quelle.

Un premier essai d’outillage « ad-hoc » avec cette clé Imbus sur un cardan renforcé à la gaine thermorétractable, pour lui donner une certaine tenue.
Cela n’a permis que de dévisser la première vis, la plus facile à accéder.

Donc il faut faire avec et sortir l’amortisseur.
Les fixations duquel ne sont accessibles qu’après avoir démonté la fixation de la selle en haut et une partie de l’échappement en bas.
Evidemment que pour débloquer des boulons sur échappement il faut recourir au chalumeau… bin tiens !

Mais du coup ça va nettement mieux pour l’accès. C’est presque un jeu d’enfant pour sortir les deux dernières vis.

La sortie de la pièce abîmée donne le ton : plus rien ne bouge quand c’est rouillé ainsi !

Maintenant je sais aussi l’origine de la couleur brune du liquide d’embrayage, que j’avais constatée lors du premier remplacement du liquide.
Pas étonnant ! Mais je ne savais alors pas encore la cause.

Le phénomène s’est reproduit : c’est une belle soupe brune dans le réservoir de liquide !

L’intérieur de la sortie n’est pas en reste et a pris un peu de « patine antiquaire » 🙂

Elle est pas mal nue, la mule à ce stade…

Posées à côté quelques-unes des parties que j’ai dû déposer.
On y observe également la nouvelle sortie et les durites Stahlflex que je me propose d’installer en remplacement des anciennes., en caoutchouc, vieilles de 12 ans !

Il m’aura fallu 3 jours de creusage de tête pour arriver à déposer la pièce défectueuse. Ca avance, mais pas vite !

Le remontage est nettement plus rapide, mais avec son lot de défis…

Ce sont encore une fois les outils qu’il s’agit d’adapter à la tâche. Telle cette clé 6-pans qu’il a fallu meuler d’un côté pour la raccourcir et rallonger avec un tube de l’autre côté.

Ca sent l’écurie ! Tout est monté, y compris les nouvelles durites. Il suffit de remplir et purger le circuit hydraulique.

Après 4 jours la mule est à nouveau sur pieds. Ca fait du bien d’en reprendre le guidon, avec un embrayage qui fonctionne comme le premier jour.

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