De l’Origine d’une Passion
L’intérêt pour le maquettisme remonte à mon enfance. Il est né le jour où, dans le garage de la maison de mes parents, j’ai découvert un petit kit d’un Piper Cub jaune que mon père avait acheté. Il l’avait caché derrière les outils de l’établi. Etait-ce pour échapper à l’opprobre de ma mère, ou pour en faire un cadeau de Noêl, peu importe : rien ne demeure longtemps caché pour un enfant qui a le temps et l’obstination de chercher !
Je n’eus cesse dès lors de tenir la jambe de mon père jusqu’à ce qu’il assemble la maquette et que je puisse jouer enfin en courant autour de la maison, l’avion à la main, en faisant brrrrr – brrrrr.
Après une pause à l’âge pré-adulte pour études, boulot, sorties, puis famille et enfants, j’ai repris ce loisir aux alentours des 40 ans.
Les moyens avaient évolué aussi : les kits étaient devenus plus beaux et les outils pour les assembler s’étaient perfectionnés. Je ne pouvais me contenter d’assembler « simplement » le contenu d’une boîte, mais il fallait que j’utilise toujours plus d’outils nouveaux.
Ceci m’a amené à modifier parfois fondamentalement la maquette d’origine, en y ajoutant des détails, en échangeant des pièces pour d’autres plus fidèles et enfin en recréant à partir de « rien » (feuilles plastique, fils de cuivre, feuille d’étain, etc.) certains composants de l’avion, tels que le moteur ou les instruments d’avionique.
J’ai ainsi appris – c’est en forgeant qu’on devient forgeron – à me servir d’un tour, à graver mes pièces, à éclairer mes maquettes et bien d’autres techniques artisanales, souvent dérivées de l’horlogerie.
Mes maquettes ont toujours attiré l’oeil des nombreux visiteurs aux expositions auxquelles j’ai participé. Nous les appelions narquoisement nos « Dîners de Cons ». Elles m’ont valu quelques médailles et trophées « Best of Show », l’équivalent de la classe mondiale de François Pignon. Les copains maquettistes m’ont dès lors gentiment surnommé Madman.
Je pratiquais le maquettisme presque tous les jours, dès la fin du travail quotidien et j’en éprouvais une grande satisfaction. Explorer des voies nouvelles pour créer une « oeuvre signée Madman » était ma façon d’entretenir une certaine sérénité face aux aléas de la vie.
Depuis 2012 mon temps a été accaparé par l’horlogerie (voir l’Atelier de Madman – Horlogerie) et les maquettes sont au repos.
Fin 2011 la page se tournait car un nouveau chapitre était entrain de s’écrire dans mon livre de mes passions. Mais à l’époque je ne le savais pas…
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